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I - De l’importance du microbiote intestinal chez le cheval

I - De l’importance du microbiote intestinal chez le cheval

Voici en deux parties notre dossier de fond sur le fonctionnement du microbiote intestinal du cheval. Une connaissance indispensable aux cavaliers, propriétaires de chevaux et éleveurs pour soutenir au mieux la santé naturelle du cheval :

Cette première partie traite de l’importance et du rôle du microbiote intestinal chez le cheval et fait le tour des connaissances actuelles sur le sujet.

La partie 2 explique comment garder le microbiote équin en santé avec les conseils et les solutions en phytothérapie proposées par Énergétique & Plantes pour aider le microbiote du cheval quand il est défaillant.

I/ L’importance du microbiote intestinal

Depuis une dizaine d’année les recherches se sont accentuées autour de la sphère intestinale afin de comprendre ce « deuxième cerveau ». Aussi riches en neurones et en circuits informationnels que la matière grise contenue dans la boite crânienne, les intestins représentent une sphère décisionnelle qui pèse lourd dans la balance métabolique de l’organisme. De quoi remettre en question la suprématie du cerveau dans la prise de décisions et d’agissements. Mais qu’en est-il chez le cheval ? Tour d’horizon avec Énergétique & Plantes qui s’est penchée sur la question.

Le monde microbien : bactéries, virus, protozoaires, archées, champignons, levures, helminthes (vers parasites ou non), colonise l’intestin de nos chevaux (et le nôtre) pour former une communauté appelée microbiote. Cette dernière puise son substrat vital dans ce que le cheval mange et en échange aide son organisme. Cette flore intestinale est le lieu de transformations métaboliques et de relations sous la forme d’un véritable écosystème entre les micro-organismes et leur hôte cheval. Dans cette vaste communauté, chaque famille semble assurer un rôle spécifique dans le maintien de la santé du corps de l’animal. Si la recherche sur le microbiote et son rôle en est encore à ses balbutiements, des découvertes nous suggèrent déjà l’importance et l’influence qu’exercent ce minuscule petit peuple sur son hôte.

Il est probable que la flore intestinale soit spécifique à chaque espèce et à chaque individu. Ainsi celle du cheval diffère de la nôtre puisque nos régimes alimentaires sont différents mais diffère aussi d’un cheval à l’autre. Le cheval sauvage présente une diversification de son microbiote plus importante que le cheval domestique. Néanmoins nous trouvons des souches bactériennes communes, profitables à l’homme comme au cheval comme les bifidobactéries, les actinobactéries et les lactobacilles.

La population microbienne diffère aussi d’un organe à l’autre. Ainsi l’estomac a son microbiote particulier. La part de bactéries qui y réside est cent millions de fois moins importante que dans les intestins. À cette étape-là de l’ingestion, l’acidité gastrique est une des armes immunitaires du corps et n’est donc pas favorable à la présence de la plupart des micro-organismes qui fonctionnent dans un environnement au pH stable (6,4-6,7). Contrairement à nous, l’estomac du cheval ne cesse jamais de produire des sucs gastriques d’où sa nécessité à ingérer un bol alimentaire en continu pour que les acides digestifs ne s’attaquent pas aux muqueuses gastriques. Ainsi un cheval passe normalement 16 à 18h par jour à manger. Cela implique 14 litres de salive, une immense quantité d’enzymes pré-digestives durant la mastication pour amener le repas jusque dans l’estomac – jusqu’à 3600 mâchonnements par heure !

Chez le cheval, le tube digestif est dédié majoritairement à la dégradation de tissus végétaux constituée de cellulose, d’hémicelluloses et de pectines ce qui requiert des bactéries spécifiques. Certaines bactéries préfèrent l’intestin grêle quand d’autres vivent uniquement dans le gros intestin ou le rectum. Leur quantité varie entre la partie supérieure du tube digestif et sa partie inférieure plutôt très colonisée par les microbes intestinaux.

Les bactéries fibrolytiques s’occupent de l’hydrolyse et de la fermentation des fibres. Les bactéries amylolytiques transforment l’amidon et les sucres simples en lactate. D’autres bactéries utilisent ce lactate et décomposent les protéines. Le travail groupé de ces trois types de bactéries aboutit à la formation d’acides gras volatils (73 % d’acétate, 18 % de propionate et 6 % de butyrate) qui fournissent 50 à 80 % de l’énergie du cheval.

On y observe aussi des champignons anaérobies ayant une très grande capacité à dégrader la cellulose ainsi que des méthanogènes responsables d'importantes émissions de gaz. Mais aussi une communauté virale qui représenterait plus de la moitié de la communauté microbienne fécale totale. Actuellement, seulement 5% des séquences bactériennes identifiées dans le côlon équin correspondent à des micro-organismes connus chez nous. Le gros intestin du cheval contient 3 ou 4 kg de micro-organismes qui travaillent pour lui et l’aident à survivre et tout ce petit monde se répartit principalement au long du caecum, du colon et du rectum selon son affinité.

Visite guidée des intestins

Contrairement à une idée reçue, l’intérieur de l’intestin grêle est brillant, rose, velouté. Rien à voir avec ce qui en ressort en fin de course, en effet les excréments ne concerne que la toute fin du tube digestif. En amont, tout est propre et presque sans odeur.

La phase la plus importante de la digestion se déroule dans l’intestin grêle, un viscère de tri et d’assimilation qui pose des questions fondamentales : de quoi ai-je besoin ? Puis-je supporter cette substance ? Suis-je allergique à une substance ?

C’est à ce moment que, chez certains mammifères, l’intestin grêle peut décider de refuser l’assimilation et renvoyer le bol alimentaire à l’estomac pour une expulsion hors du corps. Ce procédé est une opération d’urgence qui évite au corps un empoisonnement en cas de substance dangereuse dans l’aliment ingéré. Mais pas chez le cheval dont l’anatomie ne permet pas le vomissement. Son unique recours pour vider ses intestins en urgence est la diarrhée : dans un état inflammatoire, les cellules intestinales se vident de leur eau pour laver l’intestin et pousser la molécule toxique ou l’intru indésirable hors du corps par l’anus. Il est compréhensible que le cheval adopte donc la stratégie de la prudence en amont : il goûte une substance inconnue du bout des lèvres pour un test et attend de voir comment réagit sa sphère digestive. Pour certains, il faudra plusieurs jours de test avant d’intégrer la nouvelle substance à son alimentation, voire jamais.

Si ce tube grêle semble long de l’extérieur (plus de 20 m quand même chez le cheval !), il est encore plus vaste à l’intérieur car il réussit sur un millimètre carré à caser de nombreuses villosités qui forment de grosses vagues invisibles à l’œil nu, composées elles-mêmes d’autres villosités qui contiennent de nombreuses cellules. Au final, nous voici avec une surface de traitement et d’absorption cent fois plus grande que la peau du cheval. Les enzymes digestives découpent la nourriture à un niveau moléculaire - sucre, acides aminés, lipides - afin qu’elles puissent passer dans le sang via de minuscules vaisseaux sanguins logeant dans chaque villosité intestinale et atteindre les cellules du corps.

Tous ces vaisseaux sanguins convergent vers le foie qui détecte et filtre les substances nocives et les toxines présentes dans la nourriture et fait des réserves d’énergie avec le trop plein. Une fois nettoyé, le sang nutritif s’écoule directement vers le cœur qui le distribue à toutes les cellules via les organes.

Malgré sa longueur, le voyage de la nourriture se transformant en chyle sous l’action des sucs pancréatique, biliaire et intestinaux dans l’intestin grêle est très rapide. Celui-ci est véloce et expéditif. Le chyle y est traité en 1h voire 8h, absorbé par les villosités intestinales et disparaît presque entièrement par les parois dans le sang. Un système de balayage péristaltique permet à l’intestin grêle d’expulser les restes et le « non digéré » vers le caecum qui agit comme le régulateur du transit entre l’intestin grêle et le gros intestin. Ce nettoyage expéditif empêche la pullulation de colonies microbiennes.

L’intestin grêle, outre ses fonctions d’absorption des aliments est un organe « clé » au plan neurologique, endocrinien et immunitaire. Il héberge une centaine de millions de neurones, astrocytes et cellules microgliales qui représentent un vrai système nerveux autonome. Au niveau endocrinien il produit des hormones essentielles pour la régulation de ses différentes fonctions, et en particulier une vingtaine de neuromédiateurs. Enfin concernant l’immunité, il faut souligner qu’il abrite les trois quarts des cellules immunologiquement compétentes de l’organisme, celles-ci infiltrant la muqueuse intestinale ou étant regroupées dans des organes lymphoïdes appelés « plaques de Peyer ».  En outre, en plus de ses fonctions d’absorption sélective des vitamines et des oligo-éléments, il intervient dans la synthèse de différentes molécules dont plusieurs vitamines du groupe B.

Le gros intestin s’occupe de ce qui n’a pas pu être assimilé dans l’intestin grêle et contrairement à lui aime prendre son temps. C’est une cuve de brassage et de fermentation. Elle accueille les bactéries intestinales qui fabriquent des métabolites se chargeant de décomposer tout le reste de la ration alimentaire sur 8 petits mètres. Sa digestion méticuleuse est une tâche minutieuse qui lui prend jusqu’à 30h et qui lui permet d’assimiler des minéraux importants, tel le calcium. Sa collaboration efficace avec les microbes de la flore intestinale permet de récupérer une dose supplémentaire d’acides gras très énergétiques, de vitamine K, de vitamine B12, de thiamine (vitamine B1) et de riboflavine (vitamine B2) qui assurent la qualité de la coagulation sanguine et de l’équilibre nerveux. Enfin il vérifie l’équilibre hydrique et salin du corps. Tout ce que le gros intestin a réussi à résorber est transféré au foie par voie sanguine afin qu’il filtre les éventuelles substances toxiques avant l’expédition vers la grande circulation du sang.

Le microbiote intestinal du cheval a besoin de recevoir beaucoup de fibres pour les transformer en glucides simples nourrissant son écosystème, fournissant de l’énergie au cheval et qui servent de substrat au développement des bactéries propices à sa santé. Les bonnes bactéries savent dégrader la fibre végétale sans produire beaucoup d’acide lactique ce qui maintien un pH neutre et limite les risques de pathologies. Contrairement au métabolisme des glucides issus des fibres cellulosiques, les produits finaux de la fermentation protéique en trop grande quantité sont eux potentiellement toxiques comme l’ammoniac ou le sulfure d’hydrogène.

Nous pourrions croire que les excréments se composent en majorité de ce que le cheval mange. Mais pas du tout. La matière fécale est composée d’eau avant tout et le quart restant est un résidu métabolique constitué de fibres non digestibles, de bactéries qui ont joué leur rôle et se retirent de la vie active, et pour le dernier tiers, de toutes les substances dont le corps veut se débarrasser : parasites, déchets médicamenteux, corps étrangers, colorants ou autres.

Le microbiote et le système immunitaire

Les bactéries du gros intestin se soucient beaucoup du système immunitaire et travaillent en collaboration avec les cellules immunitaires de la muqueuse intestinale. Dès les premières années de vie, le microbiote entraine l’immunité intestinale à distinguer les espèces amies (commensales) des pathogènes. Les bons microbes affament, empoisonnent et découragent la colonisation du milieu par les agents pathogènes.

Le gros intestin a l’œil sur tous les microbes étrangers de passage. Sa muqueuse est composée majoritairement de tissus lymphoïdes pilotés par le système immunitaire qui abrite une équipe d’urgence prête à se déployer pour former un rempart protecteur contre toute attaque par les microbes pathogènes et qui cerne immédiatement les mauvais germes.

Le défi est complexe pour le système immunitaire intestinal : il doit être capable de contrôler les agents pathogènes tout en tolérant les signaux microbiens d'un microbiome abondant. Ce mécanisme de reconnaissance innée est crucial pour éviter une réaction inflammatoire ou une réponse immunitaire persistante voire incontrôlée qui altérait l’équilibre du microbiote. Il utilise les lymphocytes T régulateurs induisant un environnement « tolérant » qui permet à l’animal de ne pas faire de réaction immunitaire contre son propre microbiote.

Les micro-organismes se baladent sur le corps et dans le corps et plus de 90% de ceux-ci se trouvent dans les intestins. Un gramme de crottin contient plus de bactéries que le nombre d’humains sur terre. Ce sont plus d’une centaine de billions de bactéries qui s’agitent et s’affairent à produire des substances pour aider l’organisme à fonctionner. Elles décomposent les aliments non digestibles, elles alimentent l’intestin en énergie, elles fabriquent des vitamines, elles désagrègent des toxines et des résidus de médicaments et éduquent le système immunitaire à lutter contre les indésirables.

Il y a plus d’un millier d’espèces de bactéries différentes. Près de 80% du système immunitaire est localisé dans l’intestin qui constitue avec sa muqueuse un espace clos ne menaçant pas les cellules, où le système immunitaire expérimente en sécurité les bactéries encore inconnues et chasse les intrus.

D’une part, le tractus gastro-intestinal contient un nombre et une variété considérables de cellules immunes qui coopèrent avec les cellules constituant la paroi intestinale pour former une barrière physicochimique très efficace, facilement réparée en cas d’agression grâce à son renouvellement rapide à partir de cellules souches. Phagocytes, cellules dendritiques et cellules lymphoïdes innées participent à l’immunité innée, rapidement mobilisable tandis que les lymphocytes T et B, plus lents à mobiliser mais apportant spécificité et mémoire, sont les acteurs de l’immunité adaptative. Le recrutement et l’activation de l’ensemble de ces cellules sont très dépendants des signaux provenant du microbiote et sont étroitement régulés.

D’autre part, le tissu intestinal (l’épithélium) produit un mucus, véritable piège à bactérie, ainsi que des peptides antimicrobiens qui s’interposent entre les bactéries et la surface épithéliale. En cas de lésion de cette barrière épithéliale, les bactéries peuvent venir au contact de la muqueuse et provoquer une inflammation pathologique. Cette barrière fournie par le mucus peut être modulée par l’alimentation qui la favorise ou l’altère et par les bactéries elles-mêmes qui pour certaines mangent une partie de ce mucus mais envoient aussi des signaux pour stimuler la production de mucus. Une illustration parmi les multiples exemples de mutualisme de l’écosystème microbiote/intestin.

La plupart des bons microbes intestinaux ont un effet protecteur induit par leur simple présence, ne laissant pas d’espace aux vilaines bactéries. Certains s’accrochent aux villosités intestinales (exclusion compétitive) empêchant ainsi la colonisation par les mauvaises bactéries en « occupant la place ». D’autres utilisent des stratégies plus ciblées en produisant des métabolites toxiques pour les autres bactéries (production antimicrobienne), ou en s’associant avec une autre famille bactérienne pour bloquer l’indésirable ou encore en fabriquant un antibiotique (inhibition ou inactivation des toxines bactériennes). Enfin plusieurs agissent en influençant le système immunitaire du cheval via la production de métabolites (modulation du système immunitaire inné et acquis de l'hôte) ou en soutenant la survie des cellules composant la paroi intestinale ou en aidant à la réplication de l’ADN.

Le groupe sanguin et le microbiote

Un exemple de l’importance de l’influence bactérienne sur le système immunitaire est tout simplement le développement du groupe sanguin.

Le type de groupe sanguin dépend de la présence sur les globules rouges de certains sucres distinctifs appelés antigènes. Des molécules capables d’être reconnues par le système immunitaire et de déclencher une réponse immune. Les premiers types d’anticorps apparaissent naturellement dans les 6 premiers mois de vie du poulain, par stimulation de son système immunitaire via les antigènes de sa flore bactérienne similaires aux antigènes de son groupe sanguin.

Cette conséquence immunologique induite par les bactéries oriente le système immunitaire à produire des anticorps spécifiques n’enclenchant pas de réaction immunitaire contre les antigènes de son propre groupe sanguin. Ces antigènes sont alors reconnus comme faisant partie du soi. Au contact de groupes sanguins différents du sien, le système immunitaire du poulain considérera leurs globules rouges comme des bactéries étrangères et les attaquera.

Quand les antigènes des bactéries ressemblent à ceux du groupe sanguin, le système immunitaire ne produit pas d’anticorps pour les attaquer et les bactéries peuvent alors s’installer dans l’organisme. De nombreux microbes (bactéries et virus) fonctionnent ainsi avec les marqueurs sanguins. Selon leur pathogénie ou leur bienfaisance, ils peuvent contribuer à la virulence d’une infection ou au contraire renforcer l’immunité de l’hôte.

Par ailleurs dans le tube digestif, de nombreuses bactéries aux antigènes « compatibles » utilisent le groupe sanguin comme source alimentaire préférentielle.

Il existe un effet du génotype sanguin sur l’abondance et le type de bactéries intestinales qui colonisent l'intestin. En fonction du groupe sanguin, le mucus qui borde les intestins comportera des sucres différents. Certaines bactéries préfèreront donc s’alimenter d'un sucre particulier et se plairont mieux dans un environnement intestinal sécrétant un type de sucre plutôt qu'un autre.

La composition bactérienne des intestins serait influencée par le patrimoine génétique d’un individu et cette modification affecterait sa santé en agissant sur la composition de sa flore intestinale. Ainsi le groupe sanguin une fois constitué influence aussi le type de bactéries qui viennent peupler l’intestin. Au final le groupe sanguin prédisposent l’organisme du cheval à certaines pathologies et le rend plus résistant à d’autres.

Les bactéries et le cerveau

L’intestin est l’organe sensoriel le plus étendu du corps avec un système nerveux très conséquent. Il constitue une immense matrice qui ressent tout de la vie intérieure et travaille au niveau du subconscient. Le cerveau utilise les informations de cette matrice pour se faire une idée de ce qui se passe dans le corps. Il utilise le nerf vague - avec en poste de garde le thalamus - comme voie de communication entre lui et l’intestin. Des études cliniques chez la souris puis chez l’humain ont démontré que l’ingestion de différentes bactéries avaient modifié certaines zones du cerveau des participants, notamment les zones impliquées dans le traitement des sentiments et de la douleur.

Le réseau neuronal du ventre est doté des mêmes récepteurs nerveux que le cerveau. Les bactéries produisent de nombreux neurotransmetteurs acheminés au cerveau par le réseau de nerfs entériques puis le nerf vagal. Par exemple 95% de la sérotonine (hormone anti-stress) produite par le corps est fabriquée dans les cellules de l’intestin. Autrement dit un intestin en santé est indispensable à l’équilibre émotionnel.

Dans le cadre des échanges entre l’intestin et le cerveau, le stress est sans doute parmi les plus importants stimuli. La recherche sur les bactéries confirme que le stress influe sur la météo intestinale et modifie le type de bactéries qui survivent dans l’intestin, privilégiant les petits durs capables d’encaisser mais qui ne sont pas forcément les bactéries idéales pour la santé du corps et l’équilibre de la flore intestinale. À l’inverse, le type de famille bactérienne hébergée par l’intestin aurait un impact sur le comportement de l’individu, le rendant plus téméraire ou plus craintif.

L'axe intestin-cerveau est-il une route à double sens ?

Oui, il existe une communication bidirectionnelle via la voie nerveuse (le nerf vague) et la voie sanguine. Les recherches ont démontré que les neurones qui composent ces nerfs sont capables de détecter, transmettre et interpréter des signaux locaux tels que la quantité de nutriments, mais aussi la quantité et la nature des microorganismes composant le microbiote. De son côté le cerveau agit sur les viscères à travers la production d’hormones qui sont libérées dans le sang.

Une partie des molécules présentes dans le sang vient de l’intestin : des agents produits par le système immunitaire au contact du microbiote et d’autres molécules produites par le microbiote lui-même. Des travaux récents montrent même que le cerveau possède des récepteurs dont la fonction spécifique est de reconnaître ces molécules microbiennes.

Le système immunitaire, extrêmement présent dans l’intestin, connaît intimement le microbiote et détecte tout changement de ce dernier. Les cellules immunitaires activées au contact des microorganismes produisent des molécules qui stimulent le nerf vague ou qui voyagent dans le sang jusqu’au cerveau et il semble, selon les dernières recherches, que les signaux émis par le microbiote peuvent être « mémorisés » par les cellules via des mécanismes épigénétiques et ainsi entraîner des effets à long terme.

À quel point l’intestin influence-t-il l’humeur ?

Il y a quelques années, la notion de « psychobiotiques » est née : elle désigne les microbes qui agissent au niveau psychologique. Certaines bactéries peuvent améliorer ou normaliser l'humeur. Les dernières études montrent que les bactéries n’entraînent pas de brusques changements d’humeur, mais influent progressivement sur nos états d’âme jusqu’à un certain point, avec une efficacité qui ne se révèle qu’au bout de trois ou quatre semaines. C’est le cas chez l’humain, le cheval et la souris avec les espèces Lactobacillus et Bifidobacteria qui agissent efficacement sur l’humeur.

D’autres recherches établissent un lien entre les comportements avec tic ou avec toc des chevaux et leur microbiote intestinal. Ils seraient la signature symptomatique du stress affectant l’axe cerveau-intestin, stress qui favoriserait la perméabilité intestinale et entrainerait d’importants changements du microbiote.

La recherche actuelle suggère que chez l’humain et la souris nos bactéries nous récompensent quand elles reçoivent ce qu’elles aiment manger et auraient les moyens d’influencer l’envie comme la satiété. Elles agissent à travers leurs propres substances mais aussi en stimulant nos transmetteurs et notre goût pour certains aliments. Par exemple les messagers chimiques du sentiment de satiété augmentent quand nous mangeons ce que nos bactéries raffolent.

Pour générer une envie, il faut accéder au cerveau et les bactéries sont capables de lui envoyer des messagers chimiques comme des acides aminés qui se transforment en dopamine (excitant) et en sérotonine (antidépresseur) pour l’influencer.

L’hôte d’un microbiote serait-il sous influence ?

L’effet majeur des interactions entre le compartiment digestif et les émotions a été observé chez l’humain comme chez l’animal. Différents travaux utilisant les modèles adaptés de stress chronique ont permis d’observer l’effet du microbiote sur le comportement dépressif des animaux. Le site majeur de production des hormones du bien-être et de l’efficacité (principalement la sérotonine, la dopamine et la noradrénaline) est l’intestin et implique certains membres du microbiote.

Les bactéries et les mitochondries

La mitochondrie est une petite usine nichée au cœur de chaque cellule du corps, dédiée à la production d’énergie pour assurer son fonctionnement et in fine celui des organes. Elle fabrique cette énergie à partir d’acides gras issus du métabolisme digestif comme le butyrate aux propriétés anti-inflammatoires. Une étude menée par l’INRAE en collaboration avec L’École Vétérinaire de Maison-Alfort et l’Université d’Evry établit l’existence d’une communication, un véritable dialogue de la mitochondrie des cellules sanguines avec les bactéries intestinales chez le cheval d’endurance. Le butyrate qui passe dans le sang agit comme carburant dans la cellule sanguine mais informe en même temps celle-ci de l’effort physique en cours. La cellule peut alors adapter sa production d’énergie pour retarder la fatigue musculaire, l’hypoglycémie et réduire l’inflammation. Un microbiote intestinal optimal chez le cheval athlète sera celui qui fournira aux cellules les bonnes molécules au bon moment pour le type d’effort demandé.

Les mauvaises bactéries et les parasites

L’intestin qui accueille 90% des bactéries du corps est de ce fait le lieu où cohabite le bon et le mauvais. Le mauvais peut être défini ici comme ce qui veut le meilleur que pour lui seul, au détriment de l’hôte. Le monde des micro-organismes s’organise autour du petit groupe des dominants positifs (efficaces) fabriquant des antioxydants, face au groupe équivalent en nombre des dominants négatifs (destructeurs) fabriquant des agents oxydants, et du groupe restant : 90% d'opportunistes qui se rangent toujours auprès du plus fort.

Une lutte pour le pouvoir a lieu en continu entre les micro-organismes efficaces et les souches pathogènes. Quand les micro-organismes efficaces prédominent, ils exercent leur influence positive sur les opportunistes et peuvent inhiber le développement des familles pathogènes. Ce phénomène est appelé « principe de dominance ». Dès que le nombre de bonnes bactéries faiblit les bactéries pathogènes les remplacent immédiatement.

Voici un exemple révélateur de la complexité des relations qu’entretient tout ce petit monde : quand votre cheval souffre de diarrhée chronique, le responsable est peut-être Escherichia coli, une famille bactérienne présente en permanence dans le tube digestif des animaux et des humains. Pourtant parmi cette souche bactérienne, certaines de ses bactéries luttent directement contre la colonisation du tube digestif par d’autres espèces pathogènes, par phénomène de compétition et par production de substances bactéricides. La retirer du corps entraine des problèmes autant que sa colonisation excessive de l’intestin.

Dans le microbiote, tout semble être une question d’équilibre où la santé de l’organisme passe par l’absence de domination excessive d’une famille microbienne sur les autres. L’équilibre ou la prédominance des familles microbiennes dépend du milieu interne et de son pH (acide, neutre ou basique). Ce que le cheval mange modifie son pH, ce qui modifie sa flore intestinale ce qui a pour conséquence que son microbiote peut le soigner ou l’empoisonner.

Un microbiote composé de familles bactériennes dédiées à la décomposition des aliments par pourrissement est toxique car la production de substances métaboliques malodorantes, insuffisamment décomposées empêche la synthèse des nutriments. Le microbiote doit privilégier la fermentation utile qui génère des substances métaboliques comme des antibiotiques naturels, des hormones, des vitamines, et des antioxydants.

Quelques familles de bactéries deviennent très pathogènes quand elles se développent trop. La plus courante est celle des salmonelles. Cette bactérie qui s’installe majoritairement dans le colon a la capacité de se reproduire très vite dès que la température dépasse 10°. Elle s’étire et développe de nombreux bras filigranes lui permettant de nager pour se déplacer à son gré et s’accrocher à la paroi intestinale. Elle pénètre dans les cellules de la paroi, déclenchant une réaction inflammatoire. Pour repousser l’envahisseur, les cellules déversent leur eau dans l’intestin et c’est la diarrhée. Le processus peut prendre un jour ou deux. L’ingestion de salmonelle passe par l’eau, l’alimentation ou des pâtures contaminées.

Autre exemple avec le genre Clostridium dont l’espèce Clostridium botulinum est déclencheur du botulisme qui agit au niveau de la jonction neuromusculaire, empêchant la communication entre les nerfs et les muscles du cheval. Mais Clostridium produit aussi des toxines favorisant l’élimination des tumeurs !

Une autre famille très courante qui ne relève pas des bactéries mais des helminthes (vers parasitaires) joue un rôle éminent dans l’équilibre microbien des intestins.

Les principaux parasites intestinaux du cheval sont les grands strongles, les petits strongles, les ascaris, les oxyures, les ténias et les gastérophiles. Ceux-ci présents en trop grand nombre occasionnent des décès et représentent la principale cause de coliques mais les récentes recherches suggèrent que les helminthes agissent aussi favorablement sur l’équilibre du microbiote intestinal.

Certains d’entre eux ont un effet anti-inflammatoire en participant au maintien de l’équilibre entre le groupe de bactéries dominant des Firmicutes, dont l’excès favorise l’obésité et le diabète, et le groupe des Bacteroïdetes, dont la prédominance favorise le bon équilibre intestinal et la santé. Les vers intestinaux conduisent également l’intestin à produire plus de mucus, permettant aux bonnes bactéries d’adhérer et de proliférer. Par-dessus tout, ils permettraient une certaine protection contre les maladies à médiation immunitaire où l’organisme s’attaque lui-même en empêchant diverses poussées inflammatoires aiguës des tissus sains. Leur présence accroitrait la diversité microbienne de l’intestin. Ainsi tout n’est pas blanc ou noir dans le monde intestinal où les mauvais sont aussi source potentielle du bon.

Ce qui est certain c’est l’action synergique de tout ce petit monde. Les bonnes bactéries fonctionnent mieux lorsque les spécificités de différentes familles sont combinées ensemble et favorisent ainsi les effets bénéfiques de chacune. L’action propre à chaque souche bactérienne n’est pas souvent réplicable par les autres souches, aussi elles se soutiennent mutuellement en produisant des signaux chimiques auxquels elles sont résistantes et qui sont mille fois plus actifs sur les bactéries pathogènes lorsqu’ils proviennent de plusieurs souches bactériennes combinées.

La perméabilité de la paroi intestinale

Arrêtons-nous un instant sur le mécanisme de cette pathologie. L’épaisseur de la muqueuse intestinale est celle d’une cellule, ce qui facilite l'absorption des
nutriments. Un intestin normal et équilibré filtre ce qui passe ou ne passe pas dans le sang. Mais ce mécanisme protecteur peut lui faire défaut. Sous l’influence de certains facteurs, les liens entre différentes cellules intestinales se desserrent et des particules (débris de nourriture, molécules toxiques, bactéries, virus, déchets, toxines métaboliques, …) se fraient alors un passage dans les tissus intestinaux et atterrissent dans le sang, déclenchant la colère du système immunitaire, qui, si l’incident se répète trop souvent mettra en place un programme d’attaque virulent menant à l’intolérance du corps ou à la mise en place d’allergies.

Tous ces corps étrangers qui se baladent là où ils ne devraient pas finissent par se déposer quelque part, souvent dans les articulations, le foie, les muqueuses internes, les tissus organiques, créant des états inflammatoires, détruisant les villosités intestinales, affaiblissant le système nerveux. Une fois que cette toxémie a saturé le foie, le corps cherche une autre issue pour s’en débarrasser : la peau, les poumons, les reins, les extrémités du corps (sabots, nez). Les pathologies apparaissent dès que les émonctoires naturels ont atteint leurs limites.

Quels sont les facteurs pouvant perturber la perméabilité sélective de l’intestin ?

- Les céréales industrielles et la paille pulvérisées par les phytosanitaires et/ou OGM dont la métabolisation produit trop de sucres faisant proliférer les colonies de mauvaises bactéries qui provoquent des dysbioses intestinales. De plus, les molécules chimiques prennent la place des messagers organiques sur les récepteurs biochimiques provoquant un désordre endocrinien ;

- L’allopathie chimique : les vermifuges chimiques qui détruisent la flore intestinale, les antibiotiques (qui modifient l’équilibre des populations bactériennes et provoquent une perte de l’effet de barrière), la cortisone, les adjuvants des vaccins (métaux lourds qui favorisent le développement des mauvaises bactéries), les hormones de synthèse, les anti-inflammatoires, certains additifs pour la conservation et les exhausteurs de goût ;

- La pollution des eaux et des nappes phréatiques (plomb, hormones, médicaments, nitrite, pesticides), le chlore dans l’eau potable qui est bactéricide ;

La pollution de l’air (chemtrails, fumées industrielles) et l’appauvrissement des sols par les phytosanitaires (glyphosate, pesticides, herbicides) qui sont de véritables perturbateurs endocriniens ;

- Le stress qui crée une acidose de l’intestin ;

- Les émotions qui impactent l’homéostasie du corps ;

- L’absence de mouvement qui facilite le dépôt et le stockage des déchets métaboliques endogènes et exogènes, qui contribue aussi au processus de concrétion des essences subtiles.

La perte de la diversité microbienne

L’écosystème intestinal relève d’une grande diversité d’espèces garantissant l’équilibre des interactions au sein des communautés microbiennes et assurant le bon fonctionnement de l’écosystème. La perte de diversité microbienne au niveau intestinal pourrait être source de déséquilibres entre les espèces microbiennes présentes, entraînant l’apparition des pathologies telles que les allergies (peau, poumons), le diabète, la fourbure, la colique, la myosite ou encore des dysfonctionnements métaboliques comme l’insulinorésistance.

Les facteurs potentiellement perturbateurs de la diversité microbienne sont liés à la génétique du cheval ainsi qu’à des facteurs environnementaux : la saison, le stress, l’anesthésie générale, les traitements antibiotiques et les vermifuges allopathiques, l’intensité sportive. Un des facteurs le plus chronique et reconnu est l’alimentation.

Une alimentation riche en amidon impacte différentes familles bactériennes, augmentant ou diminuant leur population, entraînant la modification du microbiote des chevaux ayant un régime nativement riche en fourrage. Elle a pour conséquence d’augmenter la production d’acide lactique par certaines bactéries ce qui fait baisser le pH du milieu intestinal, entrainant la mort des bactéries fibrolytiques. Cela se traduit à l'effort pour le cheval par des concentrations en glycogène musculaire altérées et des paramètres ventilatoires plus faibles induisant un état de fatigue plus précoce. Cela favorise l’émergence des problèmes métaboliques.

Bien que le lien ne soit pas encore clair entre le changement de diversité du microbiote digestif et la santé des équins, la présence massive de certains phyla bactériens essentiels comme les Firmicutes, les Bactéroidetes ou encore les Streptocoques, orienterait l’organisme du cheval vers un état sain ou pathogène.

D’ailleurs les colites sont souvent dues au déséquilibre de l'écosystème bactérien dans le gros intestin équin.

Le microbiote et sa capacité à dégrader les fibres alimentaires joue donc un rôle primordial dans la performance physique et sportive d'un cheval.

L’importance du microbiote chez la poulinière

Un cheval acquiert son microbiote à l’aube de ses jours par sa mère. « L’expérience immunitaire » est transmise au poulain par le propre microbiote personnel de sa mère et par les marqueurs génétiques du groupe sanguin de ses deux géniteurs. À la mise à bas, durant son trajet vers la sortie, le poulain rencontre ses premiers microbes. Ensuite, une fois dehors, les sécrétions vaginales et la coprophagie deviennent les sources de colonisation de son organisme par les microbes. Mais la source principale d’ensemencement de la sphère gastro-intestinale du poulain est le lait de sa mère. Jusqu’à son sevrage naturel, le jeune cheval va acquérir les microbes intestinaux efficaces de sa mère et leurs deux microbiotes apparaissent similaires vers 4 semaines après la naissance.

Ainsi les atouts immunitaires et métaboliques du poulain sont étroitement liés à la qualité du microbiote et du « bon terrain » de sa mère. De même le sevrage trop précoce ou le poulain orphelin nourrit au lait industriel compromet ce processus naturel d’héritage d’un microbiote compatible et fonctionnel.

Le bactériophage, son rôle dans l’immunité

Notons que le microbiote intestinal et les parasites de l’intestin partagent le même environnement et interagissent entre eux. L'homéostasie intestinale du cheval dépendrait d'un état « symbiotique » entre le microbiote intestinal, le parasitisme et l'immunité de l'hôte.

Soulignons encore qu’environ 90%, soit la grande majorité des virus présents dans l’intestin sont des bactériophages, autrement dit des virus qui infectent les bactéries pour se répliquer. De la même manière que l’intestin a ses bactéries bonnes et mauvaises, les bactéries ont leurs virus : les phages. Ils sont l’arme que l’évolution a créée pour lutter contre les bactéries. Omniprésents dans l'ensemble de la biosphère sur Terre - ils représentent la biomasse la plus importante de la planète - ils jouent un rôle important dans l’équilibre de nombreux écosystèmes microbiens planétaires.

Ils utilisent les bactéries en modifiant leur génétique, contribuant ainsi aux échanges de matériel génétique entre bactéries (les phages tempérés), ou en les tuant (les phages lytiques). La mise à mort d’une bactérie par un phage prend seulement 30 minutes quand cette même bactérie met 1 heure à se reproduire. La destruction des populations bactériennes est ainsi plus rapide que leurs capacités de renouvellement et chaque mort d’une bactérie libère 50 à 100 nouveaux phages. Les phages lytiques sont directement responsables d’au moins 50% de la mortalité bactérienne journalière en l’absence d’autres prédateurs. À chaque espèce bactérienne son phage spécifique ; cette spécificité d’espèce interdit aux phages de modifier les autres espèces présentes dans le milieu.

Par exemple chez l’humain, l’apparition et l’arrêt d’une épidémie de choléra correspondent à une modification de l’équilibre entre les populations bactériennes Vibrio cholerae et les populations de phages spécifiques à cette bactérie.

Dans l’intestin, les bactériophages sont donc des acteurs importants de la composition du microbiote puisqu’ils agissent comme des régulateurs des populations bactériennes qu’ils infectent en les contrôlant. En passant de bactéries en bactéries, ils en accélèrent l’évolution en apportant de nouveaux gènes et contribuent ainsi à leur diversification.

Par leurs actions, les phages contribuent à façonner le microbiote intestinal de l’hôte, participant à la santé de l’organisme qui l’héberge. À l’inverse, le comportement négatif de ces bactériophages mettant à mort une famille bactérienne peut déclencher un état inflammatoire du milieu intestinal provoquant une dysbiose intestinale, c’est-à-dire une altération de la composition du microbiote par rapport à sa composition habituelle. Ceci entraîne des états inflammatoires, des toxines en quantité plus importante, un changement du pH et une difficulté d’assimilation, ou de résorption de molécules non voulues qui passent dans la grande circulation sanguine et se déposent dans les organes et les articulations.

Nous sommes loin de comprendre toutes les interactions des micro-organismes qui peuplent l’intestin de nos chevaux et le nôtre mais ce petit peuple visible uniquement au microscope semble pouvoir faire la pluie et le beau temps de notre immunité. Pour Felix d’Herelle le créateur de la phagothérapie (traitement anti-infectieux bactérien qui utilise les bactériophages) : « L’histoire de la maladie est en définitive l’histoire de la lutte entre le bactériophage et une bactérie. ». Voilà qui laisse à réfléchir sur la soi-disante prédominance du visible et de l’infiniment grand dans la chaîne de la vie.

Comment le microbiote conditionne le terrain et comment le terrain privilégie un microbiote

Les milliers d’espèces microbienne de l’intestin représentent des centaines de milliard de gènes qui dépassent largement le nombre de gènes équins. Ainsi, le cheval est génétiquement plus bactérien qu’équidé.

Mais l’activité bactérienne sécrète des déchets dans l’intestin tandis que l’activité cellulaire produit constamment des déchets toxiques dans le sang. L’intoxication du milieu de vie de la cellule (humeurs) constitue la TOXÉMIE. Nous parlons d'intoxication lorsque la toxémie est d’origine extérieure au corps (alimentation) et d'intoxination lorsqu'elle provient de l’intérieur du corps (déchets cellulaires).

ÉLIMINER est donc la nécessité primordiale de l’organisme.

L’arrêt de cette élimination signifie la mort rapide par destruction des cellules. La présence de n’importe quelle substance incompatible à la santé dans le sang, la lymphe, les fluides du corps, les organes, les tissus et les cellules produit une toxémie quand son accumulation dépasse le niveau de tolérance de l’organisme, une cause fondamentale des maladies, des foyers infectieux et des états pathologiques.

Ce que le rein et la vessie ne sont pas en capacité d’évacuer doit être éliminé par l’intestin. La toxémie d’origine intestinale est le désordre le plus commun du corps lié à l’empoisonnement du sang et de la lymphe au travers des cellules endommagées de la muqueuses intestinale.

Par ailleurs, les microbes dits pathogènes ne peuvent se développer que sur un organisme au système immunitaire affaibli par l'excès de toxines dû à des conditions de vie défavorables. La toxémie apparaît lorsqu'il y a un abaissement du niveau d’énergie vitale du cheval.

Un intestin en santé contribue à la réduction de la toxémie du corps et protège le rein et la vessie de ce qu’ils ne sont pas en mesure d’éliminer.

Ce que nous appelons « terrain », c’est-à-dire l’état humoral du milieu intérieur de l’organisme, est d’une telle importance pour un fonctionnement sain de l’organisme, que ce dernier cherche constamment son maintien dans l’état de pureté. Nous parlons de « déplacement du terrain » quand le pH, l’oxydoréduction (rH2), la résistivité électrique (rô) du sang, la salive et l'urine dévient de leurs paramètres normaux.

La cause fondamentale de la maladie est la dégradation du terrain par la toxémie. Se manifestent alors des symptômes pathologiques de divers types :

Les symptômes dits à « colles » produisant des déchets colloïdaux (mucus, glaires), ex. : pneumonie.

Les symptômes dits à « cristaux » produisant des déchets cristalloïdes (acidose), ex. : arthrose.

Les symptômes dits de « carences » par manque de substances primordiales nécessaires à l’organisme pour fonctionner normalement, ex. : anémies.

Les symptômes dits de « surcharge » (excès alimentaires, saturation des organes émonctoriels), ex. : fourbure

Les symptômes dits de « toxiques » (absorption exogène par la peau, par voie gastrique, par voie respiratoire de substances naturelles / non naturelles toxiques pour l’organisme ou excrétion microbienne endogène d’une toxine), ex. : empoisonnement.

La guérison intervient lorsque les déchets ont été expulsés hors de l’organisme, que les tissus se sont réparés et que l’état humoral est redevenu normal. Soigner, c’est donc expulser et purifier.

Les conséquences des changements de la qualité et de la nature des aliments, du fourrage et des pâtures sont plus profondes que ce que l’on croit, et sont la cause des cas extrêmement fréquents « d’encrassage » et de carences, entrainant des déficits en réactions enzymatiques. Il faut combler ces carences et restituer l’équilibre pour que les organes se remettent à fonctionner correctement. Le fonctionnement cellulaire s’appuie sur le rôle primordial des oligoéléments, catalyseurs, et des vitamines, co-facteurs des réactions enzymatiques dans le corps.

Les aliments appropriés à l’espèce équine plus la sérénité mentale, un climat supportable, la récupération des forces vitales, le repos mental, physique, sensoriel et physiologique sont les éléments indispensables et les conditions nécessaires à apporter au cheval pour l’obtention de la santé. Tout ceci conditionne le milieu interne. Son déséquilibre acido-basique est à la base de tous les troubles de santé.

Le déplacement du terrain se fait vers quatre "milieux bioélectroniques" propices au développement de tel ou tel microbe ou maladie. Les terrains bioélectroniques de Louis-Claude Vincent se présentent ainsi :

1 - le milieu acide et réducteur (zone des forces vitales), favorable à la création et au développement de la vie et des microbes banaux (utiles). C’est le milieu régénérateur et la région de la parfaite santé.

2 - le milieu acide et oxydé (zone des forces de conservation), milieu favorable aux champignons et aux mycoses.

3 - le milieu alcalin et oxydé (zone des forces de dégradation), favorable au vieillissement accéléré, aux virus et aux grandes maladies de la civilisation (inflammations chroniques, cancers, rhumatismes, infarctus, ulcères d'estomac, obésité, anémie, asthme, troubles neurodégénératifs).

4 - le milieu alcalin et réducteur (zone des forces de destruction), favorable aux maladies infectieuses à microbes pathogènes.

De ces 4 milieux découlent des profils nutritionnels que le Dr Claude Lagarde a décliné ainsi (reste à savoir s’ils sont applicables à la gente équine) :

-        Le terrain carencé en acides gras poly-insaturés qui entraine : baisse immunitaire / Troubles ORL, cutanés, féminins / Allergies, Asthme.

-        Le terrain hypoglycémique qui favorise : surpoids, diabète / Maux de tête, vertiges / Asthénie, nervosité / Hyperémotivité / Troubles Cardio-vasculaire.

-        Le terrain acide déminéralisé qui provoque :déminéralisation / douleurs ostéo-articulaires / fragilité musculo-tendineuse / irritation des muqueuses.

-        Le terrain neurodystonique qui entraine : fatigue chronique, stress / anxiété, nervosité / dépression, troubles du sommeil, spasmophilie.

-        Le terrain baso-colitique qui amène : troubles du transit / insuffisance digestive ou hépatique / maladies inflammatoires de l’intestin / candidose.

-        Le terrain intoxiqué qui génère : troubles cardio-vasculaires / troubles liés aux pollutions / métaux lourds, médications / fourbure.

-        Le terrain oxydo-dénaturé qui mène au/à : vieillissement précoce / inflammations chroniques / troubles neuro-dégénératifs / maladies auto-immunes / atteintes artérielles : AVC, artérite, infarctus.

Pour ramener un terrain organique dans son équilibre et rétablir la santé, il faut 3 conditions essentielles : l’élimination de la toxémie du terrain, le rétablissement du fonctionnement normal par le repos (accroissement de l’énergie vitale), la correction de l’hygiène de vie pour éviter à nouveau l’affaiblissement du corps et la toxémie en évitant les aliments alcalins et oxydés mauvais pour la santé (par exemple le sucre blanc, l’eau du robinet).

Suite : partie 2 - Comment aider le microbiote de son cheval ?

  • 1 Commentaire(s)
 Christine Boissel
Article très intéressant, merci
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