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Petite Histoire de la Phytothérapie et enjeux modernes

Petite Histoire de la Phytothérapie et enjeux modernes

Petite Histoire de la Phytothérapie

50 000 ans avant notre ère, les premiers hommes néanderthaliens utilisaient l’écorce de peuplier pour soigner leurs abcès dentaires. Dans les tablettes d’argile des populations sumériennes qui datent de 4000 ans avant Jésus-Christ, on trouve des écrits évoquant les plantes médicinales. Les papyrus de l’Égypte antique (1600 avant J. C.) parlent de remèdes composés à partir de végétaux. Apparaît 350 ans avant J. C. en Grèce, la publication du serment d’Hippocrate et la reconnaissance de centaines de plantes utiles à la santé humaine.

Au Ier siècle, Dioscoride, médecin, pharmacologue et botaniste grec, écrit un traité sur les remèdes de nature végétale, animale ou minérale, De materia medica, qui restera l'ouvrage de référence de la matière médicale durant 1500 ans. En l’an 800, Charlemagne instaure le jardin des simples (plantes aromatiques), du potager et du verger cultivés par les moines. Au XIe siècle, le savant persan Al-Bîrûnî considéré comme le père de la pharmacopée dans l’Islam médiéval classifie les végétaux. Puis au XIIe siècle, Hildegarde de Bingen religieuse sainte et guérisseuse mêle dans ses ouvrages de médecine naturelle : les connaissances de médecine savante, le savoir très technique de la plante et la connaissance populaire des plantes.
Tout cet héritage sur l'usage des simples et la connaissance des plantes était alors enseigné de maître à apprenti et par tradition orale, transmit ainsi de générations en génération. Le métier d’herboriste représentait la formalisation de ce savoir. Au XVe siècle l'invention de l'imprimerie permet la circulation d’herbiers imprimés auprès de tous.

Pour la première fois en 1860 l'acide salicylique, précurseur chimique de l'aspirine est extrait du saule blanc et synthétisé en laboratoire. Les progrès de la chimie au XIXe siècle permettent d’extraire des molécules des plantes ce qui lance l’essor de la biochimie de synthèse. Aujourd’hui, la plupart des médicaments allopathiques sont des synthèses de molécules trouvées dans les plantes. Mais triste nouvelle : le régime de Vichy supprime en 1941 le diplôme d’herboriste, mettant en place le monopole pharmaceutique. Depuis, la France est le seul pays européen à ne pas reconnaître le métier d'herboriste en dehors du parcours de pharmacie. Dans les années 1990, le déremboursement de médicaments de phytothérapie et des préparations magistrales et officinales à base de plantes est décidé pour des raisons budgétaires participant à dévaloriser l’utilité des plantes. C’est tout un savoir ancestral de l’utilisation des plantes qui se perd pour être récupéré depuis le XXe siècle par les laboratoires pharmaceutiques. Certes, protéger la santé publique du charlatanisme et de l’amateurisme est une finalité sanitaire indispensable, mais avec pour conséquence une réduction du nombre de plantes mises à la disposition du grand public à 148 espèces seulement sur les 562 plantes répertoriées par la pharmacopée traditionnelle française qui favorise aussi l’émergence d’un monopole pharmaceutique et industriel s'appropriant la Nature à coup de brevets.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Après s’être un temps désintéressée des plantes médicinales au profit de la chimie moléculaire complexe utilisée en médecine conventionnelle, qui montre petit à petit certaines limites à soigner le vivant, l’industrie pharmaceutique, consciente du regain d'intérêt des populations pour la médecine naturelle, reporte son regard sur l’origine de la pharmacopée : les plantes. Les forces guérisseuses de la Nature sont une manne avec un potentiel énorme pour les laboratoires pharmaceutiques. C’est une course contre la montre dans le jeu « qui arrivera le premier à synthétiser en laboratoire les molécules naturelles qui soignent et déposer son brevet » au détriment du patrimoine naturel thérapeutique accessible à tout être humain parce que librement et généreusement offert par Mère Nature.

D’après M. Joël Labbé, rapporteur de la mission sénatoriale sur le développement de l’herboristerie et des plantes médicinales, le retour du métier d’herboriste a l’approbation de tous les corps de métiers liés à la santé mais ce ne semble pas être le cas de l’Ordre des pharmaciens ni celui des médecins qui plébisciteraient plutôt l’industrie pharmaceutique car ils estiment « que les risques de contre-indications ou d'interactions médicamenteuses entre plantes et médicaments sont trop grands pour que l'on puisse isoler l'herboristerie du parcours de soin classique. ».

Au XXIe siècle, 80 % des populations rurales des pays en développement et dit sous-développés n’ont jamais cessé d’utiliser des plantes à des fins médicinales tandis que seulement 3 à 5 % des populations occidentales utiliseraient les plantes médicinales comme principal traitement. La consommation des plantes médicinales et des produits naturels augmente de 10 % tous les ans. Il est remarquable de voir que dans les faits « les signalements aux centres antipoison pour les médicaments de phytothérapie sont dans 98 % des cas non graves et s'élèvent à deux cas par million d'unités vendues, à comparer aux 27 signalements par million d'unités vendues des autres médicaments ». Il y a donc lieu de relativiser la dangerosité de l’usage des plantes médicinales et de se pencher sur la nécessité « d’approfondir la recherche sur les interactions, positives comme négatives, entre allopathie et phytothérapie, ainsi que sur les conditions d'emploi des plantes et leurs éventuelles contre-indications. Ces constats mettent également en évidence le besoin d'encadrer l'usage des plantes par un conseil avisé et une information complète afin de garantir la sécurité des consommateurs. ».
Rôle que remplissait le métier d’herboriste.

Il y a là de nombreux enjeux, tant dans la manière d’approcher la santé au quotidien par des solutions plus naturelles, que dans le rapport à l'environnement, par l'attention et le respect portés à la ressource végétale, ou encore sur l’accès au savoir-faire universel accumulé par l’humanité concernant sa faculté à se soigner elle-même. Nous sommes à un tournant décisif où les choix qui seront introduit quant à la détermination du rôle des plantes médicinales et aromatiques dans notre société, à la législation de leur utilisation et de leur vente impactera profondément tous les acteurs œuvrant dans le domaine de la phytothérapie et sa production.

L’appropriation des espèces végétales aux propriétés intéressantes par l’industrie occidentale et la réglementation à outrance concernant leur usage est un futur drame dont on voit les prémices pour les populations humaines à travers des projets de loi tels que la proposition de directive européenne qui voudrait classer les huiles essentielles comme substances dangereuses et réglementer sa vente. Tout cet engouement pour la nature par des lobbies aux intérêts privés entraîne une dérive de l’appropriation du vivant, modifie les rapports de force dans le monde agricole, crée le risque de monopole, de sélection variétale et d’augmentation des prix.

Il est fondamental pour la biodiversité et pour éviter un appauvrissement des cultures que les semences de plantes puissent continuer à s’échanger librement. Parce qu’une plante brevetée par un laboratoire ou une industrie signifie qu’il vous est interdit de garder une partie de la récolte pour en faire la semence de l’année suivante ou d’échanger ses graines et que vous ne pourrez les acquérir qu’en achetant dans les circuits autorisés.

N'oublions pas que l’humanité n’a pas attendu les industries pharmaceutiques pour apprendre à se soigner elle-même et ses animaux domestiques des maux quotidiens du corps avec les herbes du jardin, les plantes sauvages et que la phytothérapie est née de la médecine du peuple, autrement dit des savoirs ancestraux et de la tradition populaire, de la connaissance empirique et des usages millénaire des remèdes de nos grand-mères enseignés de génération en génération, participant à la survie de l’espèce humaine quand la médecine telle que pratiquée aujourd’hui n’existait pas encore. La phytothérapie est arrivée jusqu’à nous car portée à travers les millénaires par une dimension humaniste associée à une philosophie axée sur le respect de la nature.

Selon la consultation citoyenne sur la stratégie nationale de santé (publiée en novembre 2017), le souhait de voir inclure les médecines dites « non conventionnelles » (en particulier le recours aux médecines douces et aux soins par les plantes) dans la politique de santé publique et de soins est présent et correspond à une vraie attente sociétale, qu'il s'agisse d'ailleurs de la santé humaine comme de la santé animale.

C'est là le sens de la médecine intégrée, existante en Allemagne ou encore au Canada, qui conçoit une plus grande complémentarité des approches, traditionnelle et conventionnelle et prône leur recours simultané pour améliorer le suivi d'un patient dans une dimension plus globale.

Aujourd’hui notre civilisation vise à valider scientifiquement les usages traditionnels des plantes médicinales mais, afin d’éviter l’emprise de certains lobbies sur ce patrimoine universel, des financements publics pour la recherche en santé sur les plantes devraient être largement alloués à cette cause afin de valoriser et partager largement le savoir et la connaissance des plantes ainsi que leur bon usage au travers de toute la filière de production, à savoir les cultivateurs-récolteurs de plantes médicinales et aromatiques, les artisans-vendeurs qui conçoivent et commercent les produits finis à base de plantes pour le bien-être et les professionnels de la santé qui diagnostiquent les pathologies et prescrivent des plantes à des fins thérapeutiques.

À notre sens le soin par les plantes ne doit pas devenir un monopole pharmaceutique ni celui de firmes privées et doit absolument garder sa vocation de patrimoine universel accessible à tous mais formalisé par de vrais cursus de formation reconnus et encadrés par l’État, répondant aux besoins de sécurité du consommateur dans chaque secteur de la filière. Le bien-être et le soin par les plantes semble être devenu un enjeu sociétal et économique aujourd’hui. Organiser la filière, certes mais pas au risque de porter préjudice aux plus petits producteurs et artisans, ni au patrimoine ancestral qui constitue l’essence de la phytothérapie.

Pétition soutenant la filière herboriste et le maintien de ce savoir ancestral.

Sources :
Isabelle Don Ignazi – Chronique Bien-être - santé – Radio France Bleu.
Rapport d'information n° 727 (2017-2018) de M. Joël LABBÉ - Les plantes médicinales et l'herboristerie : à la croisée de savoirs ancestraux et d'enjeux d'avenir.

  • 1 Commentaire(s)
 Barbara Legrand
Tout à fait d'accord avec l'article d'Isabelle qui vise d'abord et avant tout les humains. En tant qu'éleveur de chevaux, je suis consciente que beaucoup de problèmes vétérinaires s'installent durablement à cause de l'ignorance (calculé?) des remèdes naturelles. En tant que propriétaires d'animaux, nous en avons la responsabilité entière de les aider et aussi de trouver des plantes/remèdes pour prévenir et/ou guérir. Le véto qui soigne à coup de seringues reste bien sûr incontournable, mais perso je préfère maintenant de prévenir des déséquilibres chez mes chevaux jeunes et vieux avec des remèdes venant du royaume de la nature. Après tout, eux ils savent bien qu'ils en font partie et répondent merveilleusement bien à ces traitements là.
Administrateur:

Isabelle Don Ignazi n'a pas écrit cet article mais nous avons repris pour l'écriture de cet article sa chronologie de la phytothérapie. Les opinions émis dans cet article n'engage qu’Énergétique & Plantes et en aucun cas les auteurs des sources d'information utilisées pour la rédaction de cet article.

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